Summer Camp 2022 de Robotics by Design Lab : Ethique des designers et techno-animisme
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Le 14 septembre dernier, les membres de la communauté de Robotics by Design Lab se sont réuni·e·s pour une journée dense en réflexions et échanges autour de la thématique qui nous anime depuis le début de l’année concernant la viabilité, la durabilité et l’écologie des solutions technologiques et les questionnements éthiques que ça soulève, notamment dans les différentes thèses. À cette occasion, nous avons reçu Karl Pineau, enseignant-chercheur en sciences de l'information et de la communication, directeur du Media Design lab de l'Ecole de Design Nantes-Atlantique et membre du collectif Les Designers Éthiques, qui promeut la conception de services numériques responsables et durables. Il a partagé avec nous une étude sur les pratiques (auto)critiques des designers numériques. Notre deuxième invitée, Fanny Parise, anthropologue de la consommation, et spécialiste de l'évolution des modes de vie, nous a présenté un panel d’études montrant l’apport de l’anthropologie pour penser le futur et nous a permis de reconsidérer nos rapports à la technologie sous le prisme de l’animisme.
À l'issue des conférences, les deux intervenants ont formulé deux questions, point de départ de l’atelier de l'après-midi. La première concernait le phénomène de désenchantement du numérique et la seconde questionnait la compatibilité de l'animisme technologique avec les enjeux de sobriété numérique. Vous trouverez la synthèse de la journée dans le rapport d'étonnement sur notre site.
In fine, dans un laboratoire commun qui questionne nos usages et nos relations aux technologies à déployer, leur impact social, écologique et anthropologique est devenu une des préoccupations principales qui conditionnent le processus de conception.
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Retour sur nos réalisations
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« Essentiel ». Ce terme vous rappelle peut-être l’emploi maladroit qu’en avait fait notre gouvernement au lointain temps du covid… alors que l’urgence d’une transition sociétale et écologique fait aujourd’hui l’actualité, si on revenait sur le sens de ce mot ? Selon l’étymologie, l’essentiel est ce qui fait la substance, la nature de quelque chose. Par extension, c’est aussi ce qui est indispensable, nécessaire, ce sur quoi on ne transigera pas. On entre alors dans le champ de l’interprétation humaine : ce qui est essentiel pour moi ne le sera pas forcément pour vous… Réfléchir à ce qui est « essentiel » à nos yeux, c’est déshabiller nos choix et les mécanismes de pensée qui les sous-tendent, intimement comme collectivement. Investiguer pourquoi on pense ce qu’on pense, pourquoi on vit comme on vit est une question philosophique. Mais elle devient une question de design, car c’est par des actes de design que l’on se trouve à vivre comme on vit… Consciemment ou non, chacune des décisions prises par un.e designer est guidée par une quête d’essentiel : importance et sens. En cette période post-rentrée, alors que de nombreux projets nous entraînent déjà, si l’on prenait l’habitude de se questionner régulièrement sur nos « essentiels » ?
....by Estelle
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Design, fédérateur d’une histoire commune du futur : Strate a accompagné Alstom durant 5 mois sur la réflexion et formalisation de sa vision stratégique pour le futur du métro. Nous avons mis en place un dispositif formation-action, pédagogie et recherche-action en 3 temps, pour combiner nos ressources dans un parcours apprenant avec une équipe de 12 collaborateur.trice.s représentant différentes unités de l’entreprise. Nous sommes en train de préparer une analyse de cette expérience ainsi qu’un regard réflexif sur ce nouveau format à Strate.
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 Le MSc Strategy & Design for the Anthropocene a fait sa rentrée à Lyon le 5 octobre. Ce post-diplôme orienté sur la redirection écologique est piloté par Alexandre Monnin, chercheur associé reset Design Lab. Estelle était là pour rencontrer ces étudiant.e.s aux parcours déjà très riches à l’entrée en formation. On suivra leurs projets avec intérêt au fil de l’année…
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 Nous continuons le travail sur le documentaire qui explore la diversité des lieux et méthodes de la recherche et du développement de la robotique sociale dans la communauté de RbD Lab.
Côté doctorant·e·s : Dominique Deuff est sur les dernières corrections de son manuscrit pour une soutenance dont la date est reportée; Mégane Sartore prépare son Comité de Suivi Individuel de thèse qui aura lieu le 20 octobre à Strate. La fin de la thèse s’approche à grand pas ! Nawelle Zaidi achève sa mobilité de recherche dans le laboratoire de Gentiane Venture à Tokyo; et Hazar Zilelioglu a gagné un financement Carnot TSN pour un projet de prématuration de résultats et technologies qui va lui permettre de prototyper et de pousuivre ses expérimentations.
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 Les mastères Innovation x Design ont fait leur rentrée lundi 3 octobre. Une promo de 12 étudiant.e.s d’horizons variés, qui se retrouvent pour partager un intense programme de découvertes, d’apprentissages, de mises en pratique et de remises en question. La thématique fil rouge de l’année sera l’essentiel - food for thought pour toute l’année !
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Du 16 au 18 novembre : Strate accueille l'édition 2022 de Ethics by design, conférence organisée par Les Designers Ethiques, association de recherche-action autour de la conception responsable et durable.
Évènement gratuit pour les stratos !!
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Coups de cœur de l'équipe
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Alia - A l’occasion de la sixième édition du concours Filme ton quartier organisé par France 3 et francetv slash, j’ai découvert les 10 lauréats de court métrage au thème “ça va ma gueule?”. La soirée de diffusion s’est déroulée à l’institut du monde arabe, mais vous pouvez désormais les visualiser en streaming sur France.tv. Parmi ces courts métrages super intéressants et inspirants, un qui m’a particulièrement touché s’appelle la casquette, réalisé par Hadi Moussally. Je vous laisse le découvrir !
Emna - Grethe Sørensen, une artiste textile danoise qui allie digital et tradition dans sa pratique de tissage pour un résultat époustouflant. Son exposition “Feelings of Light on a Dark Night in Tokyo” est à voir à la Galerie Maria Wettergren à Paris jusqu’au 29 octobre !
Estelle - Ce n’est pas une nouveauté mais j’ai été très inspirée par Designs for the pluriverse, par le théoricien du design Arturo Escobar. L’occasion de découvrir d’autres conceptions du design, notamment en Amérique latine, orientées vers la préservation de l’autonomie et la diversité.
Isabelle - Le documentaire Ernest Pignon Ernest, à taille humaine (Culturbox en replay sur France.tv). Considéré comme le père du Street Art Ernest Pignon Ernest nous parle de manière sensible de son œuvre, de sa relation avec l’environnement dans lequel elle va s’implanter mais aussi de la mise en exergue du processus créatif lors de ses expositions (parce qu’on n’expose pas la même chose dans la rue que dans une institution muséale). Ce documentaire m’a donné envie de me rendre au Fond Edouard Leclerc de Landerneau pour creuser un peu le travail de l’artiste lors des prochaines vacances.
Ioana - L’exposition de Sally Gabori à la Fondation Cartier : pour l’immersion dans la complexité de l’art aborigène australien créé dans des centres d’art (l’art comme marchandise vs. l’art pour préserver une culture en voie d’extinction). Ce qui reste extrêmement touchant, c'est l’histoire de cette australienne aborigène qui a commencé à peindre à 81 ans sans avoir vu de peinture avant ses 80 ans. J’aime son blanc qui semble cacher tant de choses, c’est peut-être la sagesse de sa veillesse qui habille sa terre natale.
Paul - En attendant la sortie du prochain Hayao Miyazaki, j’encourage à (re)voir Le vent se lève. Si c’est là son œuvre la moins “fantastique” ou onirique, et donc la moins explicitement allégorique, c’est peut-être également une des plus fines et subtiles pour ce qui est de l’exploration de l’âme humaine. Fuyant toute lourdeur, rien n’est jamais souligné : au contraire, les aspérités de la psyché émergent de la narration elle-même, esquissant toute une série d’affects qui dressent un portrait convaincant et émouvant du protagoniste.
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