LE BUCHER DES VANITES
Mauro Bordin I Aexis Gallissaires I Sylvie Cliche I Kristin Meller
Curatrice: Fabienne Rousseau
100ecs, rue de Charenton, Paris 12e Plan >> Métro : Gare de Lyon ou Ledru-Rollin
HORAIRES
Lundi au samedi : 9h00 / 23h
Dimanche : se renseigner à l'accueil
Jacques Derrida disait « Ce que l’on ne peut pas dire, il ne fait surtout pas le taire, mais l’écrire ». Pour Mauro Bordin, il faut le peindre. Les tableaux de Mauro Bordin nous plongent d’emblée dans des Eden colorés à la végétation luxuriante. Car il est bon de rappeler, semble nous dire l’artiste, avant toute chose, que nous, les Hommes, vivons au paradis, le paradis terrestre. Pas de besoin de le chercher. Il est bien là et c’est bien là dans ce décor paradisiaque planté par l’artiste que surgissent les Hommes ; ces Hommes aux comportements absurdes, ridicules, décalés. Mauro Bordin force ainsi le contraste. Regardez ces Humains symbolisés par cette infanterie de tambours battants obéissante aux ordres de destruction ; regardez ces Humains désincarnés comme ces pantins squelettes en costard obéissants à l’ordre d’un système économique libérale capitaliste dévastateur. Cette agitation humaine nous montre que nous avons perdu la direction de la boussole qui mène à la fraternité, à l’empathie et le partage,.. comme dit l'artiste, nous sommes tous paumés même ces deux vagabonds allongés paisiblement nous livrant une Humanité en marge, refusant souvent le fanatisme d un système oppressant contrebalancé par ce paysage de paradis réconfortant ; paysage qui se transforme en un monde hostile de cactus ou comme le dit la chanson, il est impossible de s asseoir, oú nos deux clochards sont remplacés par deux clochons avides. Est-ce quelle issue pour notre Humanité en perdition ? Faut-il encore espérer par delà de vaines oraisons ?
Fabienne Rousseau
Toujours en cours : Dans le cadre du programme Atelier-Jardin
la Résidence/Exposition au 7.5 Club de Isabelle Suret
À rebours du pessimisme de l’écologisme apocalyptique, Mauro Bordin peint avec tendresse et humour un après joyeux où, dans une nature luxuriante habité par un bestiaire imaginaire, l’homme réapprend avec circonspection à retrouver sa place.
Redevenu un nain fragile dans ce monde menaçant qui l’ignore, il se fraie courageusement un chemin au milieu de forêts de champignons géants où de champs de cactus démesurés, tandis que des singes et des cochons rescapés de la catastrophe, sourient en contemplant le ciel étoilé.
Des pieds émergent de l’humus, des bras se tendent vers des floraisons inconnues. Ce n’est pas une supplique mais un hymne à la vie et au renouveau qu’une procession religieuse et une fanfare militaire célèbrent sur un mode grotesque.
Les paysages de Mauro Bordin semblent tout droit sortis de quelque grimoire médiéval ou de planches accompagnant le récit fantastique d’un voyage en terra incognita, n’était-ce le sentiment d’empathie qui s’en dégage. Il faut s’en approcher pour goûter dans chaque détail la fantaisie qui, grâce au rire, l’emporte sur l’impression d’inquiétante étrangeté.